Une architecture remarquable
Les proportions remarquables d’une église-halle
Longue de 42 m et large de 17 m, la nef de l’église abbatiale s’impose par ses volumes exceptionnels avant d’attirer le regard sur ses peintures. Le visiteur sera surpris face à la hauteur des nefs latérales, que l’on ne peut d’ailleurs plus qualifier de bas-côtés. Au contraire, ces collatéraux placent l’église parmi la famille des églises dites "halles" autorisant ainsi, au vu également du système d’élévation simple, un bel éclairage intérieur grâce aux baies plein cintre haut percées dans les murs gouttereaux.
Au corps volumineux de l'église romane, s'ajoute la silhouette élancée de la flèche de style gothique pratiquement reconstruite au siècle dernier.
Une harmonie entre l’architecture et la peinture
ll y avait, dans la nef, toutes les conditions de réunies - d’élévation et de luminosité - pour concevoir, sur le berceau de la voûte placé à plus de 17 m du sol, le programme de l’Ancien Testament. Frappée par la lumière qui pénètre l’édifice latéralement, la voûte de la nef fut pensée, en effet, comme le support idéal à la réalisation d’un programme religieux, qui implique aussi le geste symbolique consistant à regarder vers la voûte céleste, comme les moines pouvaient autrefois le concevoir.
A l’élégance de la nef, il faut ajouter la beauté des volumes du chœur de l’église. Eclairé par un étage de fenêtres, disposition assez rare à cet emplacement en Poitou, le chœur se compose d’un sanctuaire profond et surélevé en raison de la présence, en dessous de lui, d’une crypte. Ceinturé de dix colonnes, décorées de faux marbre comme celles de la nef, il finit d’achever l’homogénéité des formes architecturales de l’église de Saint-Savin.
Les bâtiments monastiques
Dans un contexte de Réforme monastique, Louis XIII s’appuie sur la congrégation de Saint-Maur. Arrivés en 1640 à l’abbaye de Saint-Savin, les moines lancent un vaste chantier de reconstruction des bâtiments conventuels (1682-1692), ruinés par les Guerres de Religion. Construits en pierres calcaire locales (roses en provenance d’Antigny, beiges venant de Chauvigny), ceux-ci comprennent la sacristie, la salle capitulaire, le réfectoire, les cuisines, le dortoir ainsi que le vaste logement de l’abbé.